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de Gérard Baste

J'ai été plus souvent ton copain que ton père
Quand nous passions ensemble les vacances au mois d'août
Je me suis mis aussi un peu trop en colère
Quand tu séchais tes cours pour aller Dieu sait où

Depuis deux ou trois ans, c'est fou ce que tu changes
Les filles te regardent comme on regarde un homme
Bien sûr que j'en suis fier, mais ça me semble étrange
Car moi je te revois pas plus haut
Que trois pommes

Tu sembles m'écouter, mais c'est par politesse
Quand je te mets en garde, en parlant d'expérience
De ne pas t'embarquer au pays des promesses
Sans être vraiment sûr d'avoir toutes tes chances

On s'embrasse parfois mais avec maladresse
Et l'on retient aussi tous nos élans du coeur
Entre un père et un fils, bien souvent la tendresse
C'est beaucoup d'affection et autant de pudeur

Mon fils
Mon enfant
Mon fils
Je t'aime tant

Ta mère voudrait bien te garder sous son aile
Mais t'as 18 ans, tu veux vivre ta vie
Et elle est malheureuse comme l'hirondelle
Qui voit partir trop tôt les petits de son nid
Bien sûr que tu viendras nous rendre des visites
Nous ne serons pourtant plus jamais vraiment trois

Bonne chance, mon fils, mais que ça passe vite
C'est un peu ma jeunesse qui s'en va avec toi

Mon fils
Mon enfant
Mon fils
Je t'aime tant

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